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La Banque centrale européenne a fait tout ce que l'on attendait d'elle—baisser le taux de dépôt de 25 points de base à 3%—et a envoyé plusieurs signaux concernant la poursuite de l'assouplissement monétaire. Cependant, ces signaux n'étaient pas suffisamment forts pour faire chuter définitivement l'EUR/USD. La paire de devises principale a rebondi du niveau de soutien de 1,0470 et est revenue à ce qu'elle faisait depuis des semaines : se consolider. Mais combien de temps cela va-t-il durer ?
Seule une grande banque interrogée par Bloomberg avait anticipé une réduction de taux de 50 points de base par la BCE en décembre. JP Morgan a mis en avant des données plus faibles que prévu sur l'économie de la zone euro et l'inflation. Les autres ont opté pour une réduction de 25 points de base, qui a finalement eu lieu. Par ailleurs, la BCE a revu à la baisse ses prévisions d'inflation pour 2024, passant de 2,5% à 2,4%, et pour 2025, de 2,2% à 2,1%, laissant entrevoir la poursuite à court terme de son cycle d'assouplissement de la politique monétaire.
Avant la réunion de décembre de la BCE, le marché à terme était sûr à 100% d'une réduction de taux de 25 points de base lors des deux prochaines réunions du Conseil des gouverneurs et évaluait à 60% la probabilité d'une baisse de 50 points de base en mars. Ces attentes sont restées essentiellement inchangées après la déclaration qui accompagnait la décision.
Le deuxième signal de la volonté de la BCE de continuer à assouplir sa politique est venu d'une modification du langage. Auparavant, la BCE déclaraît qu'elle était prête à maintenir le taux de dépôt à des niveaux restrictifs "aussi longtemps que nécessaire". À partir de décembre, cette phrase a été supprimée du communiqué d'accompagnement, signalant un changement vers une attitude plus accommodante. Selon ING, les investisseurs devraient s'attendre à de nouvelles réductions des coûts d'emprunt.
Cela, bien sûr, à moins que les données ne montrent le contraire. Lorsque la BCE a abaissé le taux de dépôt à 3,25 % en octobre, de nombreux responsables s'attendaient à un cycle d'assouplissement accéléré d'ici décembre. Cependant, de solides données du PIB pour le troisième trimestre ont contraint la banque centrale à adopter une approche plus prudente. Les prochains mois révéleront si cette tendance se maintient.
Pendant ce temps, des signaux mixtes ont émergé des États-Unis. L'indice des prix à la production (PPI) de novembre a accéléré à 0,4 % m/m, soit deux fois l'estimation consensuelle de Bloomberg. Les demandes d'allocations chômage ont bondi à 242 000, le niveau le plus élevé depuis début octobre. Compte tenu de la sensibilité réduite des obligations américaines aux données sur l'inflation et des réactions amplifiées aux données du marché du travail, de tels chiffres sont plus susceptibles d'être négatifs pour le dollar que favorables.
Sur le graphique journalier, l'EUR/USD a formé un schéma de Diagonale Élargie. Si les haussiers remportent la bataille pour le niveau de 1.0470, la consolidation dans la fourchette 1.0470–1.0615 se poursuivra, offrant une occasion d'ouvrir des positions longues sur un rebond. À l'inverse, une cassure en dessous de ce support critique justifierait l'ajout de positions courtes précédemment établies.