Lorsque tous les facteurs négatifs sont déjà intégrés dans un taux de change, même de mauvaises nouvelles échouent à relancer une tendance baissière. Pourquoi l'EUR/USD n'a-t-il pas chuté en réponse à l'augmentation de 227 000 emplois aux États-Unis en novembre ? Ce chiffre n'a pas modifié les attentes des investisseurs selon lesquelles la Réserve fédérale réduirait le taux des fonds fédéraux de 25 points de base en décembre. L'euro ne s'est pas laissé intimider par le robuste marché du travail américain. Y a-t-il quelque chose qui pourrait pousser plus bas cette paire de devises majeure ?

MUFG identifie trois facteurs baissiers qui pourraient finalement pousser l'EUR/USD vers la parité. La Banque Centrale Européenne réduit le taux de dépôt de 50 points de base en décembre ou suggère une réduction plus significative à l'avenir. La Fed suspend ses baisses de taux, maintenant les coûts d'emprunt inchangés lors de la prochaine réunion du FOMC. Enfin, Donald Trump intensifie la rhétorique sur les tarifs douaniers contre l'UE.

Dynamique Projetée de l'Expansion Monétaire de la BCE

Bien que les investisseurs soient presque certains que le taux de dépôt passera de 3,25 % à 3 % lors de la réunion de Christine Lagarde et de ses collègues le 12 décembre, le marché à terme suggère la possibilité d'un mouvement plus important au cours de l'une des quatre prochaines réunions du Conseil des gouverneurs. Les dérivés ont intégré la faiblesse économique de la zone euro, comme en témoignent des données extrêmement décevantes sur l'activité économique et des attentes d'inflation en baisse.

Certains responsables de la BCE sont sérieusement préoccupés par le retour de la zone euro à la déflation, un problème que la banque centrale a combattu pendant des années à l'aide de mesures non conventionnelles, y compris le QE. Pour éviter des scénarios extrêmes, il est préférable d'accélérer dès maintenant le cycle d'assouplissement monétaire. Si cela se produit, l'EUR/USD est susceptible de continuer sa baisse, d'autant plus que les experts de Bloomberg prévoient que Francfort réduira rapidement les coûts d'emprunt à 2 %. Pendant ce temps, Washington devrait agir avec plus de prudence.

Dynamique et prévisions des taux de la BCE

Une pause de la Fed en décembre est possible mais peu probable. Les données sur l'inflation de novembre sont le seul rapport significatif restant avant la réunion du FOMC. Les responsables du FOMC ont souligné à plusieurs reprises qu'ils ne tireront pas de conclusions à long terme basées sur un seul point de données. Par conséquent, le taux des fonds fédéraux sera très probablement réduit de 4,75 % à 4,5 % d'ici la fin de 2024. Cependant, Jerome Powell a récemment noté que la réduction de 50 points de base en septembre était un soutien pour le marché du travail. Maintenant que le marché du travail se porte bien, pourquoi réduire encore les taux ?

Enfin, l'Union européenne prévoit d'imposer des amendes aux entreprises technologiques américaines en vertu des lois sur les marchés numériques et les services numériques. Cela pourrait irriter Donald Trump et le pousser à intensifier une guerre commerciale.

Sur le graphique quotidien EUR/USD, les haussiers ont tenté d'activer le modèle de retournement 1-2-3, mais l'effort a échoué. Une baisse du taux de la paire en dessous de la juste valeur de 1,055 constituerait un signal de vente, tandis qu'une nouvelle tentative de franchir la résistance à 1,061 justifierait l'achat.