Voir aussi
Le mois de décembre peut être divisé en deux parties inégales.
La Première Partie (les trois premières semaines) se caractérise par une volatilité accrue sur le marché des changes, alors que les traders réagissent aux principales publications mensuelles et aux dernières réunions des banques centrales de l'année. La Deuxième Partie correspond à la période de pré-fêtes et post-fêtes. Pour la paire EUR/USD, la Réserve Fédérale fournit généralement les dernières indications en tenant sa dernière réunion fin décembre (cette année le 18). Quelques jours plus tôt, la Banque Centrale Européenne annoncera sa décision (prévue pour le 12 décembre cette année). D'ici là, presque tous les grands rapports macroéconomiques pour novembre et octobre auront été publiés, et des conclusions auront été tirées.
La première semaine de décembre joue un rôle particulièrement important dans ce contexte.
Les dernières lectures des indices PMI de novembre seront publiées lors de la session européenne. Selon les prévisions, les estimations finales correspondront aux chiffres préliminaires. Ces chiffres ont précédemment exercé une pression significative sur l'euro, la plupart d'entre eux étant inférieurs aux attentes, reflétant un pessimisme croissant au sein du secteur des affaires européen. Si les indices sont révisés à la baisse, l'euro pourrait subir une pression supplémentaire.
Cependant, le rapport le plus important pour l'EUR/USD sera publié lors de la session américaine : l'indice ISM Manufacturier de novembre. Depuis avril, cet indice se situe en territoire de contraction, tombant à 46.5 en octobre. La prévision pour novembre anticipe une légère reprise à 47.7. L'indice pourrait soutenir considérablement le dollar s'il dépasse de façon inattendue le seuil des 50 points en territoire d'expansion, bien que ce scénario soit peu probable. Si l'indice correspond aux attentes, la réaction du marché sera modérée, mais toute déviation pourrait déclencher une forte volatilité.
De plus, Christopher Waller, gouverneur de la Réserve fédérale, prendra la parole lundi. Sa dernière apparition publique remonte à septembre lorsqu'il a soutenu un assouplissement monétaire plus agressif si les données économiques américaines se détérioraient. Sa position sera particulièrement scrutée, surtout à la lumière de la victoire électorale de Donald Trump et de la montée de l'inflation.
Le marché du travail américain sera au centre de l'attention avec la publication du rapport JOLTS sur les offres d'emploi. Ces données reflètent le nombre de postes vacants dans le secteur privé à la fin du mois de déclaration, ajustées pour les variations saisonnières. Après une baisse en juin et juillet, l'indicateur a augmenté de façon inattendue en août, mais a de nouveau baissé en septembre (7.443 millions). Pour octobre, la prévision est de 7.490 millions. La publication pourrait provoquer de la volatilité si elle s'écarte significativement des prévisions.
Les principaux intervenants incluent le président de la Fed de New York, John Williams, le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee, et la gouverneure de la Fed, Adriana Kugler.
La session américaine débutera avec le rapport sur l'emploi ADP, qui sert d'indicateur précoce des changements potentiels sur le marché du travail aux États-Unis. Cette publication revêt une importance particulière alors qu'elle précède de deux jours les statistiques officielles de l'emploi non-agricole. Les prévisions préliminaires sont défavorables pour le dollar, avec des attentes de seulement 166,000 nouveaux emplois dans le secteur privé. Un rapport plus faible que prévu pourrait peser sur le dollar avant la publication officielle de l'emploi non-agricole.
Par ailleurs, l'indice ISM des services de novembre sera publié. Les experts anticipent un résultat proche de celui d'octobre, soit 55.5 (valeur précédente : 56.0). Pour les partisans du dollar, il est crucial que cet indicateur reste au-dessus de la barre des 50 points.
Le président de la Fed, Jerome Powell, doit également s'exprimer. Ses commentaires de début novembre ont provoqué une grande volatilité de l'EUR/USD lorsqu'il a indiqué que la Fed pourrait ne pas se presser de réduire les taux d'intérêt. Depuis, la probabilité d'une baisse de taux en décembre est tombée à 29 %, selon le CME FedWatch. Les propos de Powell, notamment sur l'indice PCE de base (qui est monté à 2.8 %), pourraient avoir une influence significative sur le sentiment du marché.
L'Allemagne publiera les données sur les commandes industrielles. Les attentes portent sur une baisse de 2.1 % en octobre, après une augmentation de 4.2 % en septembre.
Le rapport hebdomadaire sur les demandes initiales d'allocations chômage sera publié aux États-Unis. Le chiffre de la semaine dernière était de 213,000, le plus bas depuis mai. La prévision suggère une légère augmentation à 215,000. Cependant, ces données pourraient être négligées alors que le marché se tourne vers les nouvelles statistiques de l'emploi non-agricole de vendredi.
Le centre d'attention sera les statistiques de l'emploi non-agricole de novembre. Le mois dernier, le marché du travail américain a surpris les traders avec une modeste augmentation de 12,000 emplois. Toutefois, ce chiffre était faussé par des grèves et des catastrophes naturelles. Sans de telles perturbations en novembre, les traders attendent avec impatience des données plus précises.
Les prévisions suggèrent que le taux de chômage pourrait augmenter légèrement à 4,2% après s'être maintenu à 4,1% pendant deux mois. La croissance de l'emploi devrait afficher un gain robuste de 205 000. Tout chiffre supérieur à 200 000 apportera un soutien fort au dollar.
L'indicateur de croissance des salaires, une métrique pro-inflation, devrait rester à 4,0%. Pour les haussiers du dollar, il est crucial que ce chiffre ne descende pas en dessous de 4%.
Cette semaine promet d'être riche en informations et très volatile. Si l'indice ISM de l'industrie manufacturière dépasse les attentes, si les résultats de l'enquête sur l'emploi non-agricole de novembre sont solides, et si Powell reste prudent dans ses propos, le marché pourrait reprendre les discussions sur une pause des taux en décembre. Dans ce cas, le dollar pourrait gagner du terrain, poussant l'EUR/USD de nouveau dans la fourchette de 1,04. À l'inverse, des données américaines plus faibles pourraient permettre aux acheteurs de pousser l'EUR/USD au-dessus du niveau de 1,0630, s'alignant avec la Bande de Bollinger médiane et la ligne Kijun-sen sur le graphique quotidien.